Les Tutos de la CCR Re


#1 What is insurance? 
 

Qu'est-ce que l'assurance ?

Le monde de la réassurance est un secteur fascinant. Il n'est pas surprenant que le terme "réassurance" contienne le mot "assurance", car sans assurance, aucune réassurance n'est possible.

L'assurance est un concept bien connu dans le monde entier. La France, par exemple, est l'un des pays où l'on trouve le plus grand nombre d'assurances obligatoires, qu'elles concernent le logement (bâtiment, contenu) ou la responsabilité civile (comme l'assurance auto, entre autres).

Quel que soit le comportement des particuliers et des entreprises, un accident peut toujours se produire.

C'est alors que l'assurance entre en jeu, en tant que service aux personnes, aux entreprises et à la société dans son ensemble.

L'objectif de l'assurance est de protéger, moyennant un prix fixe, les personnes, les groupes et les entreprises contre les dommages causés par un événement soudain et inattendu qui entraînera une réclamation touchant à la propriété, à la vie, à la santé ou à la responsabilité d'une personne envers un tiers.

Un prix fixe est petit mais précis, tandis qu'un dommage est incertain mais pourrait être trop important pour être supportable.

Un assureur est une société qui fournit une assurance, prend des risques ou des engagements exprimés en "somme assurée" et en échange de ce service perçoit une "prime".

Pour fixer son prix, l'assureur étudie les statistiques passées, la nature du risque couvert, les évolutions futures potentielles et la volatilité de son portefeuille ou de son portefeuille de risques similaires. Plus la taille du portefeuille est importante, plus la volatilité du risque sera faible et moins le prix qu'il pourra proposer sera élevé. Le tout sans oublier la concurrence.

Un certain nombre de facteurs d'incertitude sont à prendre en compte pour l'assureur, notamment :

Le prix fixe est-il basé sur les bonnes hypothèses ? Parfois, surtout pour les nouveaux risques émergents comme les cyber-risques ou les risques en évolution (climat), il se peut qu'il n'y ait pas de statistiques passées, ou que ces statistiques aient évolué.

Si le risque est faible, il peut y avoir des accumulations de sinistres dues à des événements tels que les tempêtes, les inondations, les tremblements de terre ou autres, qui rendent une perte financière globale intenable pour l'assureur.   

Il existe un nombre croissant de types de risques, et nos sociétés sont de plus en plus hostiles au risque. Le besoin d'assurance est donc de plus en plus important.


#2 What is reinsurance? 
 

Qu'est-ce que la réassurance ?

Pour offrir une couverture à leurs clients assurés, les compagnies d'assurance tentent de mutualiser leurs risques sur une très large base avec des produits de masse : auto, propriétaires, vie & santé, etc.

Le chiffre d'affaires mondial des compagnies d'assurance dépasse les 5 000 milliards de dollars. Elles emploient des centaines de milliers de personnes et en assurent des millions. Elles sont connues du grand public.  

Quant aux compagnies de réassurance, elles, génèrent un chiffre d'affaires d'environ 300 milliards de dollars, ont plusieurs milliers d'employés et de clients, mais sont pour la plupart inconnues du grand public. Cela peut sembler modeste, mais la réassurance est essentielle, notamment pour :

- Offrir de la capacité : être un partenaire fiable et attrayant pour les compagnies d'assurance et leurs courtiers 
- "De-risking" : les compagnies d'assurance sont confrontées à :
  • une forte concurrence, et donc, de faibles marges,
  • une volatilité accrue de leur portefeuille de risque à un moment où la gravité des sinistres individuels augmente et où la tendance à recourir aux tribunaux s'accentue,
  • une fréquence et une gravité accrues des catastrophes naturelles (CAT NAT), qu'il s'agisse d'inondations, d'ouragans ou même de conflagrations d'incendies,
  • des incertitudes accrues sur le plan juridique sur le comportement social, l'environnement économique,
  • l'urgence et au développement de nouveaux risques auxquels ils n'avaient jamais pensé, qu'ils n'ont pas exclus de leur couverture et qui pourraient les mettre en danger. 
Les compagnies d'assurance ont pour objectif :

- de protéger leurs fonds propres contre ces risques :
  • les risques individuels particulièrement dangereux par leur nature (ex. les usines chimiques, usines de traitements d'ordures ...)
  • les risques individuels avec des sommes assurées élevées, là où il n'y a guère de mutualisation possible (ex. le satellite)
  • de nouveaux risques très difficiles à évaluer (ex. le cyber espace, le terrorisme)
  • les risques d'accumulation sur des événements "Big Cat" (ex. ouragans, inondations...)
- de faire face à la concurrence en innovant, elles doivent
  • améliorer leur efficacité,
  • innover en termes de produits et de services offerts.
Cela implique des risques et des coûts, et la prise de risques supplémentaires et difficiles à maîtriser. Les réassureurs sont indispensables pour répondre à ces exigences et ces incertitudes.

- d'optimiser leur portefeuille de risques et leur bilan au meilleur coût de réassurance possible.

Les réassureurs :
  • prennent en charge la volatilité, les montants assurés élevés et/ou les risques individuels dangereux.
  • prennent en charge la volatilité des écarts de sinistralité importants dus à des événements importants CAT NAT (catastrophes naturelles) ou d'origine humaine.
  • offrent des services tels que des études de risques (vie, non-vie), des audits de portefeuille, le conseil sur la gestion et la politique de mise en réserve des sinistres.
  • offrent des solutions sur la meilleure façon de réassurer un portefeuille de risques en fonction de ses caractéristiques. 
  • offrent des solutions et un soutien en matière de protection et d'innovation
  • offrent une alternative au marché des capitaux pour permettre la prise de risque sans mise en danger de la solvabilité de la compagnie d'assurance.
Pour offrir cet ensemble de services, et assumer cette volatilité des risques, les réassureurs, travaillent à l'échelle mondiale et sur toutes les branches pour compenser les écarts des sinistralité sur un type de risque ou un marché.

Ils contrôlent leurs propres risques et accumulations d'exposition. Ils doivent aussi se protéger eux-mêmes.

N'oublions pas que pour cet ensemble de services indispensables aux assurances, la réassurance a un prix !


#3 What is risk? 
 

Qu'est-ce que le risque ?

La réassurance est un secteur fascinant dont on a grandement besoin, qui fournit un service à l'ensemble de la société, qui s'attaque à tous les types de risques et qui intervient à l'échelle internationale dans des cultures différentes.

"Le risque est beau", selon Platon. Les gens aiment le risque. C'est un service, un défi, un devoir, une valeur ajoutée pour les clients, mais aussi un plaisir et un prix !

Les actionnaires attendent un rendement des sociétés de réassurance en prenant des risques avec leur argent, le travail des réassureurs consiste à évaluer correctement les risques, à donner le bon prix et à s'engager sur leurs propres ressources et leur appétit du risque pour éviter le danger.

Il existe des types de risques traditionnels couvrant des dommages tels que les biens en cas d'incendie (la 1ère compagnie de réassurance, Cologne Re, a été fondée en 1842 après l'incendie de la ville de Hambourg), le vol, auto, etc., sans oublier le maritime qui a été le premier type d'assurance avec les commerçants de Venise, et plus tard suite à la montée en puissance du Royaume-Uni avec la création de Lloyd's.

Il existe des risques CAT en cas de tremblements de terre, d'inondations, de grêle, de tempêtes, d'éruptions volcaniques.

Il y a des risques qui apparaissent avec l'évolution de la société : construction, ingénierie, aviation, espace, mais aussi annulation d'événements, crédit commercial, ou encore l'atteinte à l'image de marque comme Perrier.

Il existe des risques couvrant toutes sortes de responsabilités pour une personne ou une entreprise envers des tiers.

Il y a des risques liés aux personnes : Vie et santé, crédit, etc.

Il y a toujours de nouveaux risques qui apparaissent, comme le nucléaire, le cyber espace ou d'autres, qui ont des effets imprévus, dramatiques et non calculés auparavant, ce qui soulève la question de l'assurabilité, comme la pandémie du Coronavirus que nous vivons avec des pertes de vies humaines toujours plus importantes.   

Les réassureurs disposent de différentes méthodes pour faire face à ces risques : 
  • Évaluer correctement le risque en fonction des statistiques passées, le cas échéant, et des développements futurs prévus, ce qui implique un prix exigé par les compagnies d'assurance.
  • Choix des clients : la confiance est un élément clé de tout partenariat. Mais la situation financière des clients doit également être évaluée, ainsi que leur stratégie, la qualité de leurs risques de souscription (sélection et tarification), la gestion des sinistres
  • Partage du risque avec les clients : les clients doivent être financièrement intéressés par le résultat des affaires qu'ils souscrivent, ce qui leur permet de conserver une part du risque appelée rétention, et avec ceux qui protègent les compagnies d'assurance, leurs propres réassureurs ! 
Contrôler leurs propres accumulations potentielles sur tout type de risque pour ne pas mettre leur entreprise en danger, contrôler les scénarios difficiles comme la pandémie du COVID 19 qui ne sont pas toujours prévisibles.


#4 What is a reinsurance tool? 
 

Qu'est-ce qu'un outil de réassurance ?

Les compagnies d'assurance veulent se protéger contre les écarts de fréquence ou de gravité des sinistres prévus dans leur budget. Pour cela, les réassureurs proposent deux grands types de contrats de protection, les contrats proportionnels ou les non proportionnels. Ces contrats couvrent un risque unique, on l’appellera une réassurance facultative, ou un portefeuille de risques d'une branche d'activité, comme l'incendie ou l'auto etc., on appellera alors ce contrat un traité.

Bien entendu, il peut y avoir différentes combinaisons, en ce qui concerne l'utilisation des outils et la/les branche(s) couverte(s).

Qu'est-ce que la réassurance proportionnelle ?

Si un réassureur prend 20 % du risque auprès de l'assureur, c’est-à-dire de la somme assurée pour ce risque, il recevra 20 % de la prime payée par l'assuré à l'assureur, et s’il devait y avoir un sinistre sur ce risque, il paierait 20 % du montant du dommage payé par l'assureur à l'assuré. 

Grâce à cette réassurance proportionnelle, la compagnie d'assurance pourra offrir à ses clients une couverture importante, soit directement, soit par l'intermédiaire de courtiers (capacité de souscription).

En fonction de la solidité financière de l'entreprise, de l'appétit pour le risque des dirigeants, des actionnaires et du coût de la réassurance, la compagnie d'assurance achètera plus ou moins de capacité, c'est-à-dire qu'elle cédera plus ou moins de sa prime.     

Il existe un large éventail de traités proportionnels (Quote-Part, Réassurance en excédent de plein, Facultatifs/obligatoires, Facobs de leur petit nom …) ayant leurs propres buts, avantages et inconvénients.

Qu'est-ce que la réassurance non proportionnelle ?  

Alors que la réassurance proportionnelle est basée sur la somme assurée, la réassurance non proportionnelle conçoit la couverture en fonction de la taille du sinistre. La compagnie d'assurance décide de ce qu'elle peut assumer comme sinistre pour son net pour un seul risque ou un événement impliquant de nombreux risques ; c'est-à-dire la rétention. Les sinistres dépassant ce montant seront alors pris en charge par la couverture en Excédent de Sinistres (Excess of Loss) appelé XL, soit une couverture XL par risque ou une XL par événement, jusqu'à une limite, appelée plafond, définie entre l'assureur et ses réassureurs pour un prix déterminé en fonction de plusieurs facteurs. 

Il existe différents types de couvertures non proportionnelles : Excédent de Sinistres, Excédent de Pertes, couvertures de fréquence... que l'on pourrait aussi appeler des couvertures verticales ou horizontales.

La réassurance est un service dont le prix varie en fonction de nombreux facteurs : le type de réassurance, la sinistralité, de la couverture et sans oublier la concurrence du marché.


#5 What is a quota share treaty? 
 

Qu'est-ce qu'un traité quote-part ?

Il existe plusieurs types de contrats Quote-Parts :
  • Avec un % fixe cédé sur un secteur d'activité spécifique, par exemple toutes les polices d'assurances souscrites par les compagnies d’assurance dans une branche comme l’Incendie, l'Auto
  • Avec un % fixe cédé sur plusieurs branches d’assurances : Traités QP multibranches
  • Avec un pourcentage variable de cession en fonction du montant de la somme assurée 
  • Avec un pourcentage de cession variable selon le type de risque au sein d'une même branche d'assurance
Par exemple : 10% de cession sur de petits risques d'incendie, 30% sur les risques commerciaux, 50% sur les risques industriels, 80% sur les usines chimiques industrielles.

Quel est l’intérêt des quote-parts ? 

Les avantages : 
  • Partage du risque, favorise la confiance, le partenariat à long terme
  • Le volume de la prime cédée aux réassureurs (motivation pour offrir le meilleur prix possible à la compagnie d'assurance)
  • Processus très simple, par conséquent un coût de traitement réduit 

Les inconvénients : 
  • Le montant de la prime cédée peut être très élevé si la capacité dont vous avez besoin est importante 
  • La compagnie d'assurance peut céder des risques et la prime correspondante qu'elle pourrait conserver sans problèmes financiers 
  • Un portefeuille d’affaires déséquilibré avec des sommes assurées faibles et d’autres élevées gardera ce même déséquilibre 
  • Les traités QP n'offrent pas de protection contre les déviations de gros sinistres, plus précisément le rapport sinistres-primes reste le même, brut (avant réassurance) ou net (après réassurance) 

Pourquoi les compagnies d'assurance utilisent-elles les traités QP ?

  • Pour répondre aux exigences de solvabilité de l'organisme de contrôle des assurances. Les engagements envers les assurés sont réduits pour être en phase avec les fonds propres disponibles
  • Pour créer une nouvelle entreprise ou une nouvelle branche. Si la prime ou l’expérience d’une compagnie d’assurance est faible avec un portefeuille volatil et incertain. Alors elle cédera une QP avec un taux de cession élevée qui diminuera dans le temps avec la croissance du portefeuille et l'expérience acquise 
  • Pour se protéger contre les écarts de fréquence des sinistres. Cela pourrait ne représenter que quelques points du rapport sinistres-primes, mais s’appliquant sur un vaste portefeuille d’affaires comme l'auto, cela pourrait avoir un impact considérable sur le bilan 
  • Lorsqu'il est difficile de définir un engagement par risque (crédit), de contrôler les accumulations (Tempête, Tremblement de terre...) ou lorsque l'engagement n'est pas exprimé en somme assurée (Illimité, comme l'Auto) 
  • Pour bénéficier de bonnes conditions, les commissions versées par les réassureurs, attirés par le volume de primes en jeu, peuvent être supérieures aux coûts d'acquisition des compagnies d’assurance tout en réduisant leurs engagements, améliorant ainsi leur capacité concurrentielle et/ou leur situation nette.

#6 What is surplus reinsurance?
 

Qu'est ce que la réassurance en excédent de plein ?

Une compagnie fixe l’engagement qu’elle peut garder pour propre compte sur un risque, une catégorie de risques, un ensemble de risques d’une branche.

C’est son plein de conservation, de rétention. Au-delà elle peut chercher une capacité supplémentaire avec un traité de réassurance correspondant à un certain nombre de pleins. C’est l‘excédent de pleins

L’assureur définira son plein de conservation en fonction de
  • Sa puissance financière et des règles de solvabilité.
  • De son encaissement réalisé dans la branche.
  • De la situation plus ou moins satisfaisante des taux de primes et donc de son potentiel escompté de profit.
  • De l’appétence au risque et de l’appétit de primes de la Direction Générale et des actionnaires.
  • Du coût de la réassurance.
Nota bene : le plein peut être exprimé en

  • Capitaux c’est à dire les capitaux assurés.
  • SMP encore faut-il distinguer Sinistre Maximum Possible et Sinistre Maximum Probable ou encore SRE Sinistre Raisonnablement Escompté.
  • Une définition du plein sous forme de SMP donnera une plus grande capacité de souscription à l’assureur. Un SMP de 20% donnera ainsi, pour le même montant absolu de par exemple 1 Mios €, une capacité 5 fois supérieure à une définition du plein en capitaux.
  • Cette capacité accrue pour l’assureur n’est pas sans danger. Elle augmente le déséquilibre du traité entre son engagement et son volume de primes et il y a toujours la possibilité d’une erreur d’appréciation du SMP.
  • Le réassureur pourra négocier un % de SMP minimum par rapport à la somme assurée, voire une clause selon laquelle en cas de sinistre avec erreur de SMP il ne prendra en charge que X% de cette erreur.
Avantages
  • L’excédent de pleins donne une capacité de souscription plus importante qui permet de développer l’activité activité de la cie, lui donne une plus grande crédibilité, capacité concurrentielle sur le marché tout en limitant l’hémorragie de primes de la QP.
  • Il permet l’homogénéisation du portefeuille : élimine les pointes et réduit la volatilité permettant une politique d’investissement plus orienté sur le long terme et donc avec un taux de rendement supérieur.
  • Le réassureur ne participe plus à tous les risques et notamment pas à ceux pour lesquels l’assureur n’a pas de besoin de protection du fait de sa capacité financière et de son appétence aux risques.
  • La rétention peut être variable suivant les besoins, la perception et la dangerosité des risques, la qualité des affaires. On a alors un tableau de pleins qui peut s’exprimer en montants différents suivant des catégories de risques ou des taux de primes (qui reflètent la dangerosité des risques suivant qu’ils sont plus ou moins élevés).
  • Il permet un taux de sinistre net de réassurance différent de celui du brut.

Inconvénients
  • lourdeur administrative, frais de gestion. Mais aujourd’hui les systèmes informatiques permettent de limiter cet inconvénient.
  • Système inutilisable quand existe un problème de définition du plein (exemple RC auto illimité).
  • Pas de protection adéquate contre les accumulations (exemple conflagration incendie).

Usages
  • Particulièrement en incendie risques industriels, mais aussi Corps Maritimes, Engineering etc...
  • Au- delà d’un 1er Excédent vous pouvez empiler des capacités supplémentaires que vous appellerez 2ème Excédent, 3ème Excédent…
  • Au-delà on pourra encore créer une capacité additionnelle qui concernera un très faible nombre de risques de grande taille pour lesquels la capacité en excédent ne suffit pas mais que l’on préfère placer sous forme de traité que cas par cas en facultative. : C’est le traité Facultatif Obligatoire ou Facob. Il est facultatif pour l’assureur d’y céder ce risque mais obligatoire pour le réassureur de l’accepter. Le traité est toutefois lié à un plein de rétention initial de l’assureur à la différence de l’open cover, couverture ouverte qui permet à l’assureur de céder le risque sans même garder quoi que ce soit dessus…

#7 What is price?
 

Qu'est-ce que le prix ?

Tout a un prix, mais le prix ne fait pas tout !

En tant que compagnie d'assurance, vous fournissez des couvertures de protection à vos clients par le biais de polices d'assurance qui prennent en compte :
  • La probabilité de survenance des sinistres, le coût potentiel et la période de retour, l'expérience avec un client ou un secteur d'activité donné.
  • Vos coûts d'acquisition (une commission aux agents ou courtiers, qui vous apportent des clients assurés avec leurs primes, si vous travaillez sur une base directe/numérique, cela inclut la publicité, les centres d'appel, les systèmes informatiques, etc.).
  • Vos frais de gestion (employés pour le calcul des tarifs, experts en risques, gestion des polices, des sinistres...).
  • Le service que vous fournissez avec une marge bénéficiaire.
  • Cette marge bénéficiaire peut être impactée par un marché très concurrentiel, appelé le “marché soft", une déviation inattendue des sinistres en termes de fréquence et/ou de gravité, d'où la nécessité de réassurance.

Pour les sociétés de réassurance, le fonctionnement est très similaire. Les compagnies d'assurance génèrent des primes, dont les réassureurs partagent les coûts d’acquisition et gestion en payant :

  • Une commission : fixe ou variable selon le rapport sinistres-primes (% des sinistres par rapport aux primes), la taille de la commission dépendra des résultats, des négociations, de l'état du marché... 
  • Une surcommission : grâce à de bons résultats ou pour soutenir la constitution d'un nouveau portefeuille d’affaires nécessitant pour sa constitution des coûts supplémentaires. Cette commission est censée disparaître avec la croissance du dit portefeuille.
  • Participation aux bénéfices : pour reverser une partie du bénéfice net cédé après déduction d'un pourcentage négocié pour les frais de gestion.
  • D’un autre côté si l’affaire n'est pas profitable, les réassureurs peuvent demander une commission réduite, une clause de participation aux sinistres, un "corridor” de pertes assumé par la cie d’assurance ou un plafonnement de ces pertes potentielles.
  • Réserve de primes : L'assureur souscrit des polices tout au long de l'année, pendant 12 mois. À la fin de l'année, une grande partie des risques doivent encore être couverte jusqu’à leur échéance l'année suivante. L'assureur doit alors constituer une réserve dans son bilan, appelée "réserve pour primes non acquises". Il pourra aussi demander une réserve similaire au réassureur, constituée en dépôt prime, pour sa part de la prime. Sur certains marchés, aux fortes sorties de trésorerie, une telle réserve est même obligatoire.
  • Réserve pour sinistres : Le même principe s’applique, à la fin de l'année, l'assureur a dans ses livres des sinistres qui n'ont pas encore été payés, mais qui le seront l'année suivante ou même plus tard. Ainsi, il doit constituer des réserves pour ces sinistres et pourra demander à ses réassureurs de déposer leur part de sinistres en suspens.
  • Problèmes : Un réassureur bien noté par les agences de notation peut faire valoir que sa capacité de paiement ne fait aucun doute pour éviter tout dépôt. Si la législation locale l'exige, le réassureur demandera alors un intérêt sur le dépôt retenu, car s'il avait gardé et investi cet argent, il en aurait obtenu un rendement.
Le prix ne fait pas tout ! Cela dépend entièrement de la qualité de votre réassureur, de sa sécurité, de sa capacité de paiement, sa capacité de service dans de nombreux aspects liés à votre activité globale (établissement des tarifs, évaluation des risques, traitement des sinistres, etc.).

En fonction de vos priorités, le prix à court terme, le partenariat à long terme, la sécurité, et de là où l’on met le curseur entre les 2 bornes.


#8 What is a vertical cover? 
 

Qu'est-ce qu'une couverture verticale ?

L’excédent de sinistre par risque (XL par risque)

Définition : Le réassureur prend en charge la partie d’un sinistre individuel qui dépasse un certain seuil, montant appelé “priorité” moyennant un prix indépendant du niveau tarifaire de base, prix exprimé en % du volume de primes afférent aux risques protégés 

Usages : ce type de couverture sera utilisé de préférence à un excédent de pleins car d’une gestion moins lourde et le prix exprimé en volume de primes brut sera inférieur.

Avantages
  • protège contre les déviations dues à de grands sinistres individuels (exemple incendie d’une usine au Luxembourg 100 Mios euros)
  • Permet ainsi une homogénéisation du portefeuille
  • Les coûts de gestion sont bien moindres que ceux de l’Excédent de pleins. Ils le seront seulement si le niveau de priorité est suffisamment élevé pour qu’il n’y ait pas une forte activité sinistre pour la couverture XL et la gestion correspondante particulièrement pour des affaires à long déroulement comme les affaires auto.
Inconvénients
  • Moins bon contrôle de la souscription de base que dans le cadre d’un traité proportionnel où sont définies rétention et capacités en fonction de la qualité des risques et les analyses de portefeuille plus fines. Ce point tend à perdre en vérité aujourd’hui avec l’amélioration de la qualité des données fournies.
  • Volatilité du prix fonction de l’expérience alors qu’un traité proportionnel offre une plus grande stabilité tant dans les conditions économiques que dans les capacités offertes par les réassureurs.
  • Cette volatilité des coûts et des capacités peut peser sur le business plan de l’assureur
Nota bene : S’il est relativement facile de passer du proportionnel au non proportionnel l’inverse n’est pas vrai.

L’excédent de sinistre par événement (XL par événement)

Définition : Le réassureur prend en charge le total de tous les sinistres causés par un seul et même événement qui dépasse le montant fixé comme « priorité » au contrat.

Avantages
  • Protection contre un cumul de sinistres dû à un même évènement, une même cause, qui touche de nombreuses polices d’assurance d’une même branche, voire d’un ensemble de branche (exemple incendie, tempête, dommages auto..) selon ce qui a été défini au contrat comme faisant l’objet de la couverture
  • C’est une protection contre des événements catastrophiques censés avoir une récurrence faible et absolument nécessaire pour la stabilité et la solvabilité de l’assureur
Inconvénients

Cette protection est inopérante contre une déviation de fréquence, comme par exemple une multiplication de vols d’automobiles
La définition de l’événement (sa durée : ex Tremblement de terre quid des répliques?, inondation, son étendue, le phénomène météorologique...) est souvent difficile et peut donner lieu à contestation entre assureurs et réassureurs et recours à arbitrage
Le prix est très volatil et peut être largement indépendant de la qualité des souscriptions de l’assureur, voire même de son expérience. Cette volatilité est un élément d’incertitude pour l’assureur dans la définition de son budget

Usages
  • C’est le type de couverture le plus fréquent pour la protection contre les catastrophes naturelles, mais aussi
  • Pour le risque de conflagration incendie ou encore quand on a des difficultés à contrôler ses accumulations comme en transports facultés 
Prix : il est comme pour l’excédent de sinistre par risque fonction
  • De l’exposition de la couverture, c’est à dire des sommes assurées couvertes et donc
  • De la modélisation de l’exposition et la période de récurrence estimée d’un sinistre majeur avec calcul de l’importance du sinistre fonction de la période de retour calculée
  • De l’expérience sinistre du contrat
  • De la concurrence  mais aussi, au moins partiellement  
  • D’un prix marché lié au caractère mondial de ce type d’affaire étant donnée l’importance des sommes en jeu par rapport à la prime mondiale Cat. Cette notion est toujours discutée entre assureurs et réassureurs, les assureurs de marchés non touchés par des événements Cat résistant à l’idée de payer pour d’autres marchés affectés 
Reconstitution de garantie : Comme pour l’XL par risque l’assureur cherchera à se protéger contre la survenance d’un 2éme voire davantage d’événements Cat et bien entendu là aussi le prix sera un élément déterminant dans sa décision  


#9 What is stop loss?
 

Qu'est-ce qu'un excédent de pertes ?

Définition : Le réassureur s’oblige à prendre à son compte la partie de la charge totale de sinistres qui dépasse un montant exprimé en valeur absolue ou en % de la prime perçue par l’assureur dans une branche, au net d’autres réassurances prioritaires, montant ou % appelé « priorité » de l’excédent de pertes et ce dans la limite fixée au contrat, elle-même fixée en montant et/ou %.

Usages :

Il s’agit d’une protection contre :

  • Une déviation de fréquence de petits sinistres (exemple auto dommages)
  • Une forte déviation de sinistralité sur une branche à caractère très volatil (Grêle, tempête, inondation...)
  • Mais son usage s’est aussi développé pour une meilleure couverture bilan couvrant une déviation de sinistralité sur un ensemble de branche, plus d’ailleurs sous forme d’aggregate cover que de stop loss.

Avantages :
  • Pas de problème pour la définition d’un événement et gestion aisée au moins pour les branches à déroulement court
  • Sécurité contre une déviation importante de sinistralité sur une branche à caractère volatil
  • bonne protection du bilan
  • Pour le réassureur le prix est indépendant de la tarification de base pour autant que la priorité définie ne soit pas si basse qu’elle transfère au réassureur le coût de la sous tarification.
Inconvénients :
  • Ce type de couverture définit normalement un niveau de priorité au-delà d’une perte initiale supportée par l’assureur. Il ne s’agit pas de garantir à un assureur un profit quel que soient ses prix, sa politique de souscription ou ses insuffisances à ces titres
  • Le coût de la réassurance sera d’autant plus élevé que la priorité sera basse et la probabilité que la couverture soit touchée élevée.
  • Si le coût s’avère tellement élevé qu’il n’est pas intéressant pour l’assureur c’est que la priorité du contrat demandée par l’assureur est trop basse et/ou le portefeuille protégé n’est pas de suffisamment bonne qualité et/ou mal tarifé c’est à dire que la prime demandée par l’assureur à ses assurés est insuffisante par rapport aux risques couverts et/ou leur expérience. Ou encore le marché de la réassurance s’est contracté sur ce type de contrat…     

Les aggregates

Définition : le principe est le même que pour l’excédent de perte, c’est une couverture de fréquence de sinistres et non pas de hauteur d’un grand sinistre ou événement.

La différence est que l’on ne prend en compte pour définir la priorité tous les sinistres mais seulement ceux qui excèdent un certain montant., par exemple 5 Mios €, ceux-ci pris en compte pour l’intervention de la couverture aggregate soit au 1er € soit pour la partie qui dépasse les 5 Mios en question. Le prix sera bien entendu très différent selon l’option.    

L’assureur se sent en mesure d’assumer une déviation sur de petits sinistres et limite ainsi son coût de réassurance mais se protège contre une fréquence inhabituelle de sinistres qui sans être majeurs sont suffisamment importants par leur répétition pour impacter son bilan.

Ainsi on a vu des grands groupes d’assurance qui se croyaient suffisamment financièrement forts pour supporter par exemple des priorités de par exemple 100 Mios € avant de se protéger en réassurance, limitant ainsi leur coût de réassurance mais qui, ayant subi au cours d’une même année nombre de sinistres entre 50 et 90 Mios, ont vu leur bilan impacté et depuis choisi d’acheter une couverture aggregate.

Usages : A la différence de l’excédent de pertes qui est normalement limité à une seule branche (tempête, dégâts des eaux …) ce type de couverture qui agit comme une protection bilan peut en couvrir plusieurs.  


#10 What is tomorrow's reinsurance? 
 

Quelles sont les tendances, alternatives et défis ?

Tout est-il assurable / réassurable ? Quand nous considérons les événements catastrophiques d’une année on fait la différence entre dommages économiques et dommages assurés. Ainsi en 2019 on a enregistré 140 Mrds $ de dommages économiques pour 56 Mrds de dommages assurés.

On parle de «  protection gap » : 

  • Le changement climatique et ses effets potentiels dramatiques posent la question de l’assurabilité de certains lieux et/ou risques.
  • Le terrorisme, le risque nucléaire posent la question de l’assurabilité, d’où des pools marchés avec le concours de l’état, les partenariats public-privé.
  • La pandémie apparaît aujourd’hui comme un nouveau défi.
  • Certains états choisissent de ne pas assurer des biens ou infrastructures publics comme des ponts ou encore la cathédrale de Notre Dame.
  • D’autres qui aimeraient trouver la possibilité d’assurer des biens n’y arrivent pas ainsi récemment la Turquie n’a pas réussi à assurer ses nouveaux TGV, les Philippines n’ont pas trouvé une capacité pour couvrir leurs établissements publics contre les risques de catastrophe naturelle.
  • Le prix de l’assurance peut être jugé d’un niveau économiquement insupportable par l’assuré potentiel (y compris quand l’assurance est obligatoire comme en auto), il y a alors le risque qu’un nombre croissant de personnes ne prennent pas d’assurance. De même pour l’assureur qui choisira de ne pas se réassurer ou préférera arrêter de travailler dans un secteur s’il juge qu’il ne peut augmenter son prix face à la concurrence, augmentation qui lui permettrait de payer sa réassurance.
La réassurance alternative

Acteurs : quand les prix montent à un niveau insupportable il y a souvent apparition d’alternatives.

On a parlé de générations de cies bermudiennes créées après des séries d’événements catastrophiques qui réduisaient la capacité traditionnelle et faisaient monter les prix attirant de nouveaux investisseurs notamment financiers jusque-là pas intéressés au monde de la réassurance (banque mondiale, hedge funds etc …).

Au début des années 2000 cette capacité alternative représentait à peine quelques Mrds $ aujourd’hui elle est de près de 100 MRDS $ soit plus de 15% de la capacité mondiale.

Ces acteurs jouent d’ailleurs un rôle très important en acceptant de participer aux couvertures de rétrocession des réassureurs traditionnels.

Couvertures : Ces investisseurs n’ont pas l’organisation relativement lourde des réassureurs et définissent des seuils d’intervention élevés pour faire jouer leur garantie.

Les outils de réassurance sont souvent des contrats définis selon des paramètres d’événements, force d’un ouragan, degré de température, importance de précipitation etc , qui correspondent à des niveaux d’intervention à des niveaux peu probables relatifs à la survenance de véritables événements catastrophiques comme un TT mais aussi une pandémie etc. Ce sont des couvertures appelées paramétriques outre les XL Catastrophes déjà évoqués.

Partenariat public : Cette capacité financière additionnelle, plus volatile n’est pas nécessairement suffisante pour répondre aux défis de nos sociétés d’où la nécessité précitée de partenariats publics-privés qui ne sont pas nécessairement faciles à réaliser, les états ayant eux-mêmes leurs limites tant en termes de capacités financières que d’appétence aux risques !


#11 What is an average clause? 
 

Qu'est-ce qu'une règle proportionnelle ?

Démarrons par une définition: la règle proportionnelle est la situation dans laquelle un assureur détermine que le paiement de tout dommage ou de toute perte sera proportionnel à la valeur assurée. 

En d'autres termes, c’est une partie d'une police d'assurance qui stipule que si la valeur d'assurance d'un bien au moment de la perte ou du dommage est inférieure à sa valeur réelle, le paiement par la compagnie d'assurance sera réduit proportionnellement en tenant compte de la différence.

Prenons pour exemple un bâtiment d'une valeur de 100 000 € mais assuré pour 50 000 € qui est entièrement détruit. Avec la règle proportionnelle, l’assureur ne paiera que 25 000 €, ce qui représente 50 % de la valeur d'assurance, mais 25 % de la valeur totale.

Bien entendu, l'assuré n'a assuré son bâtiment qu'à hauteur de 50 % de sa valeur réelle. L'assuré ayant pris un risque, il n'a pas seulement perdu la valeur totale de son bien, mais il ne sera indemnisé que pour la part du pari qu'il a pris en assurant seulement la moitié de son bien.

Fonctionnement de la règle proportionnelle de la police d'assurance :
  • Si le coût réel des biens est supérieur à la somme assurée pour ces biens, l'assuré doit alors prendre en charge la différence.
  • La différence entre la valeur réelle des biens et le montant pour lequel ils ont été assurés revient à la charge de l’assuré.
  • L'assureur ne paiera que la proportion du préjudice qui se rapporte à la somme assurée divisée par la valeur réelle.
  • La règle proportionnelle ne s'applique que lorsque la somme assurée est inférieure à la valeur réelle des biens ou des marchandises.
Le montant du sinistre que l'assuré reçoit est calculé comme suit :

Montant du sinistre = (perte réelle × montant assuré) / Valeur des biens ou des marchandises à la date du sinistre.

Supposons qu'un bien d'une valeur de 1 500 000 € est assuré à hauteur de 1 300 000 €, et que la police d'assurance incendie prévoit la règle proportionnelle.

Si la moitié du bien est endommagée par l'incendie, la perte subie par l'assuré se chiffrera à environ 750 000 €, sur la base de la valeur actuelle du bien (la moitié du montant). 

Toutefois, le montant que devra payer l'assureur sera :

= (750,000 × 1,300,000) / 1,500,000 = 650,000 €

Ainsi 1 300 000 / 1 500 000 = 86,67 %.

750,000 * 86.67% = 650,000 €

Par conséquent, le montant supplémentaire de 100 000 € (750 000 - 650 000) revient à la charge de l'assuré.

Malheureusement, la sous-assurance est assez courante sur de nombreux marchés pour diverses raisons. Souvent issue d’une volonté de réduire le coût de la prime qui devrait être payée sur le capital assuré. Elle peut également résulter d'une négligence lorsque la somme assurée initiale n'a pas été actualisée et ajustée en raison d'une augmentation de la valeur due à l'inflation ou à des extensions de propriété. C'est pourquoi la règle proportionnelle est le plus souvent utilisée.

Pour le réassureur, il est parfois important de rappeler aux assureurs l'existence de cette règle proportionnelle.

En effet, si le réassureur se rend compte que l'assureur a été trop complaisant en ignorant la sous-assurance pour des raisons commerciales (pour ne pas perdre un gros client par exemple), et si l'assureur a payé cette perte sans appliquer la règle proportionnelle, le réassureur est en droit de déduire de sa réassurance la partie qui n'a pas à être payée.


#12 What is bodily Injury? 

Qu'est-ce qu'un dommage corporel ?

Un assuré peut causer ou être impliqué dans des accidents avec des tiers victimes de dommages corporels. Il peut être tenu pour responsable en raison de sa négligence, de sa faute ou même parce qu'il est simplement impliqué (sans faute) dans l'accident. S'il est considéré comme responsable, il devra indemniser la victime ou son ayant droit.

Un dommage corporel peut être physique et/ou psychologique, temporaire et/ou permanent. Le blessé a le droit de réclamer une réparation intégrale au tiers responsable (cela peut être le conducteur, l’employeur ou un médecin, etc.).

La réparation intégrale est l’un des principes fondamentaux de l'indemnisation des dommages corporels avec tiers responsable. Concrètement, cela signifie que la personne responsable des dommages doit indemniser le préjudice dans sa totalité et uniquement le préjudice, sans privation ni enrichissement de la victime.

On retrouve globalement les mêmes catégories de postes de préjudices dans l’indemnisation des victimes de dommages corporels et de leurs proches, adapté selon le marché européen : frais de santé actuels ou futurs, perte de revenus, soins, dépenses de réhabilitation, frais d’adaptation de la maison, frais d’adaptation du véhicule, incapacité, préjudices personnels, etc. 

Dans certains pays, la loi prévoit un barème à appliquer pour calculer ces pertes. C'est le cas en Espagne ou en Italie, pour les dommages corporels les moins graves. L'indemnisation peut être accordée en capital ou en rentes. Les responsables peuvent être couverts par leur police d'assurance (automobile, employeur, médicale, vie privée ou professionnelle) qui interviendra jusqu'à une limite prédéterminée dans le contrat. Cette limite peut être exprimée par victime et, ou par accident. La couverture de l'assurance responsabilité civile automobile peut être illimitée.

Les sinistres corporels graves sont la plupart du temps transférés à la réassurance par le biais d'un traité d'excédent de sinistres. CCR Re a une connaissance et une expérience approfondie dans ce domaine. CCR Re a construit une base de données retraçant l'évolution des estimations des dommages corporels subis par les victimes d’accidents automobiles d'une valeur supérieure ou égale à un million d'euros en France. En 2019, CCR Re a publié sa 3ème étude sur l'indemnisation des dommages corporels graves en France, partageant l'analyse de ses experts sur les tendances observées depuis 2005. Je vous invite à découvrir cette étude qui est disponible en téléchargement sur le site de CCR Re.


#13 What is a broker? 

Le terme "Courtier" est très souvent utilisé dans le domaine de l'assurance. Un courtier est un intermédiaire indépendant qui négocie les contrats d'assurance ou de réassurance, reçoit une commission ou, plus communément, un courtage utilisé pour les services fournis comme le placement, le recouvrement des sinistres ou les services de conseil.

Un courtier peut être : Un courtier d'assurance qui sert d'intermédiaire entre un assuré et un assureur principal au nom de l'assuré. Ou, un courtier de réassurance qui fournit les services de courtage entre un assureur principal et des réassureurs au nom de l'assureur principal. 

Dans le monde de l'assurance et de la réassurance, il existe des courtiers internationaux et locaux. Le marché du courtage est dominé par 3 grands acteurs internationaux, suivis par des courtiers internationaux ou locaux de plus petite taille. Certains courtiers ne fournissent que des services d'assurance, mais la plupart des grands acteurs proposent des solutions d'assurance et de réassurance à leurs clients. 

Un courtier en réassurance est une personne qui sert d'intermédiaire entre une compagnie d'assurance et une compagnie de réassurance. Les courtiers en réassurance travaillent pour les compagnies d'assurance et leur travail consiste à souscrire de la réassurance pour leurs clients. Cela peut aller de la négociation de taux à la recherche de meilleures polices d'assurance.

De nombreuses compagnies d'assurance font appel à des courtiers en réassurance, car le processus d'achat de la réassurance peut être très compliqué. Elles s'appuient sur les compétences spécialisées des courtiers en réassurance pour les aider à obtenir une couverture adéquate à des taux raisonnables.   

Il faut souligner que le modèle commercial du courtage en réassurance évolue très rapidement, les clients exigent désormais davantage des derniers logiciels d'analyse et de soutien à la modélisation des risques pour accéder à des structures alternatives de transfert de risques.

Aujourd'hui, les courtiers en réassurance doivent offrir davantage à leurs clients. Nombre d'entre eux ont également développé une expertise en matière de modélisation et de gestion des risques, des sinistres, de logiciels et de nombreuses autres formes de transfert alternatif de risques. Beaucoup d'entre eux travaillent désormais directement avec les marchés. Comme tous les autres domaines du secteur de l'assurance, le courtage a également été confronté à de nombreux changements ces derniers temps.


#14 What is cancellation? 

Qu'est-ce qu'une résiliation ?

La résiliation est la possibilité d'annuler une participation dans le cadre d'un contrat d'assurance ou de réassurance avant son expiration (la période de validité est habituellement définie dans le contrat). Lorsqu’un contrat est annulé par l'une des parties avant la date d'expiration, on parle alors de résiliation du contrat.

Un contrat peut comporter une clause de résiliation qui permet aux parties contractantes de l'annuler avant son expiration et peut également prévoir les clauses de résiliation qui pourront être exécutées par l'envoi d'un avis de résiliation. La clause peut prévoir un remboursement de la prime pour la partie non utilisée du contrat. La résiliation d'un contrat à reconduction tacite est motivée par cet avis de résiliation.

Qu'est ce qu'un contrat à reconduction tacite ?

Un contrat à reconduction tacite est un contrat qui reste en vigueur jusqu'à ce que les deux parties conviennent de le résilier ou jusqu'à ce que l'une des parties envoie à l'autre un avis de résiliation. Un avis de résiliation est un moyen de notifier aux autres participants l'intention de se retirer du traité. Cette notification n'est utilisée que pour le retrait des contrats de réassurance à tacite reconduction, qui peuvent généralement être annulés ou renouvelés une fois par an. La notification de résiliation donne également à toutes les parties la possibilité d'évaluer périodiquement le contrat, et donc de le renouveler ou de s'en retirer. La plupart des accords de réassurance prévoient cette évaluation une fois par an. L'entité réassurée et le réassureur ont tous deux le droit d'émettre un avis de résiliation. Ce faisant, ils disposent d'un délai de 90 jours pour annuler formellement le contrat.

La comptabilité lors de la résiliation d'un contrat de réassurance est également un sujet très important. L'annulation d'un contrat de réassurance en comptabilité peut se faire de deux manières : d'abord sur la base du run-off, ce qui signifie que la responsabilité du réassureur au titre des clauses, qui est devenue effective en vertu du traité avant la date d'annulation, se poursuit jusqu'à la date d'expiration de chaque clause. La deuxième méthode est la méthode du cut-off, où la responsabilité du réassureur au titre des clauses ne continue pas après celle-ci (qui a pris effet en vertu du traité avant la date de résiliation).

#15 What is cash Loss?

Qu'est-ce qu'un sinistre au comptant ?

Un assureur qui doit indemniser un sinistre important n'a pas toujours les liquidités suffisantes ou, parfois, préfère éviter de puiser dans sa trésorerie. De plus, sachant que dans la plupart des traités proportionnels, les comptes sont trimestriels, la Cédante peut avoir besoin de liquidités avant la fin de l'année ou la fin de la période comptable.

Dans le contrat de réassurance, une clause peut spécifier que lorsque le montant d’un sinistre dépasse un montant prédéterminé (appelé sinistre au comptant), la Cédante a la possibilité de demander au Réassureur d'effectuer le paiement dans un délai donné (généralement 15 jours), sous réserves de fournir les justificatifs et les documents relatifs au sinistre.

La clause de sinistre au comptant est une disposition courante dans le monde de la réassurance proportionnelle. Elle permet à la Cédante de demander et de recevoir un paiement immédiat en cas de sinistre important sans attendre le paiement périodique habituel.

Un sinistre au comptant est une solution intéressante, car cela permet de réduire les besoins de trésorerie de l'assureur principal. Le sinistre au comptant doit être clairement indiqué dans les comptes afin de s'assurer qu'il ne sera pas comptabilisé deux fois.

#16 What is cession?

Qu'est ce qu'une cession ?

Lorsqu'une entreprise a cédé une partie d'un risque ou une partie d'un ensemble de risques à un réassureur, on parle alors de cession. La cession désigne la partie des polices d'assurances ou du portefeuille d'assurance qui est transférée à un réassureur. Le risque peut être transféré au réassureur de deux manières, de façon proportionnelle ou non-proportionnelle. 

Dans le cas de la réassurance proportionnelle, l'assureur et le réassureur conviennent de se partager un pourcentage des primes et des pertes. 

Quant à la réassurance non proportionnelle, c'est un système dans lequel le réassureur ne paie que lorsque les pertes dépassent un montant préalablement défini.

Fonctionnement d’une opération de Cession
 
Céder une partie du risque à un réassureur permet à une compagnie d'assurance de gérer son exposition globale au risque de manière plus efficace et plus rationnelle. 

La réassurance est devenue de plus en plus élaborée grâce à des études actuarielles et à une forte concurrence du secteur de l'assurance et de la réassurance. 

L'expression ci-dessus "une partie du" est essentiel.

Comment s’effectue une cession et à quel prix ?
 
Une grande partie est souvent cédée à un prix élevé, tandis que de plus petites portions sont parfois cédées à un prix inférieur. 

En ce qui concerne l'arbitrage et l'appétence aux risques, ces derniers sont liés au risque et au prix, à la façon dont les entreprises évaluent leur risque. 

Tout est question de risque et de prix, et de la qualité de l'évaluation du risque. Bien que cela puisse sembler exagéré, il y a une lutte entre la cession et la rétention en fonction du prix et de l'appétence aux risques. Il existe d'une part des actuaires, ou de gestionnaires de risques, qui sont réticents au risque, et d'autre part des souscripteurs plus favorables au risque. La cession évolue entre ces deux philosophies et stratégies. 

La réassurance crée une opportunité pour les assureurs et les réassureurs d'échanger des bénéfices aux dépens des uns et des autres, sur la base de la précision des calculs actuariels qui déterminent le prix du risque. 

Il s'agit d'une situation gagnant/perdant, si elle est prise à un moment donné. 

Le modèle win-win peut toujours être atteint. Mais il nécessite du temps et une solide relation de confiance de longue date.

#17 What is a claims adjuster?

Qu'est-ce qu'un expert en règlement de sinistres ?

Les experts sinistres sont mandatés par les compagnies d'assurance pour enquêter sur un sinistre. Il peut s'agir d’un sinistre matériel, d’un sinistre corporel, d’un sinistre santé ou d’un sinistre prévoyance. Chaque type de sinistre nécessite son expert spécialisé. L'expert sinistres peut être un salarié de la compagnie d'assurance ou un prestataire indépendant engagé par la compagnie d'assurance pour une mission ponctuelle. 

Dans le cadre de leurs missions, les experts sinistres s'entretiennent avec l'assuré et interrogent les témoins, recueillent et consultent les rapports de police ou médicaux, évaluent les dommages, apprécient si ceux-ci sont imputables au sinistre, consultent des experts et des prestataires, vérifient s'il ne s'agit pas d'une fraude. Ils remettent leur rapport d’expertise à la compagnie d'assurance.

Une partie du contrôle des dommages peut être effectuée à l'aide des nouvelles technologies et de l'intelligence artificielle. Les drones sont particulièrement utiles lorsqu'il est difficile, voire impossible, d'accéder aux bâtiments en raison d'une inondation ou d'un risque industriel élevé. Les vidéoconférences peuvent également aider à accélérer le processus de règlement des sinistres.

Le rapport de l'expert sinistres reprend l'ensemble de l'enquête et de ses conclusions, notamment les photos, les factures, le devis des fournisseurs, etc. L'assureur s'appuiera sur le rapport de l'expert en sinistres pour établir son offre d'indemnisation. D'une certaine manière, on peut dire que l’expert sinistres constitue "les yeux" de la compagnie d'assurance sur le terrain. Si l'assuré refuse l'offre de l'assureur ou conteste le rapport, il peut solliciter un deuxième avis.

Par conséquent, le rapport de l'expert sinistres est un document essentiel pour comprendre et évaluer la demande d'indemnisation. Il constitue généralement le document à fournir par la Cédante au Réassureur.

#18 What is co-insurance?

Qu'est-ce que la coassurance ?

La coassurance consiste à partager ou à répartir les risques entre plusieurs parties. Il peut s'agir soit de partager les risques entre l'assuré et l'assureur, soit entre deux ou plusieurs assureurs.

Si la police d'assurance prévoit une coassurance à 80 %, cela signifie que la compagnie d'assurance couvre 80 % du risque tandis que l'assuré est responsable du reste (20 % plus la franchise le cas échéant). C'est un moyen pour l'assuré et l'assureur de partager la responsabilité du risque. Elle peut également contribuer à réduire le coût de la prime d'assurance, conséquence directe de la réduction du risque pour l'assureur. 

Une autre forme de coassurance largement utilisée sur le marché européen de l'assurance est le partage du risque entre plusieurs assureurs. Ainsi, un contrat d'assurance commun est utilisé et le risque est partagé en fonction des pourcentages de couverture entre les compagnies d'assurance. En général, une compagnie d'assurance est chargée de l'élaboration du document de police d'assurance et devient responsable des différentes modalités de ce document, y compris les sinistres et les primes (contre rémunération de la compagnie d’assurance en charge). Les pourcentages de risques qui doivent être pris en charge par l'assureur principal et les autres compagnies de coassurance sont précisés au début du document de police d’assurance. 

Si plusieurs assureurs interviennent dans une police d'assurance, l'assureur principal est chargé de négocier la prime, de la percevoir et de rendre compte de toute taxe à payer sur la prime. Une fois que le sinistre survient, il incombe à l'assuré d'informer l'assureur principal qui est chargé de traiter les sinistres, y compris le règlement de l'enquête et son paiement. Tous les frais liés au sinistre seront d'abord payés par la compagnie d'assurance principale, qui pourra ensuite les récupérer auprès des coassureurs (proportionnellement à leur part de risque). Si le montant du sinistre est faible, l'assureur principal peut le régler lui-même. La compagnie d'assurance principale n'est pas tenue de notifier les sinistres aux coassureurs, sauf en cas de sinistres importants.

En effet, dans ces cas importants, l'assureur principal doit informer immédiatement les coassureurs et les aviser de l'évolution de la situation.